Thomas J. Caldwell
nombre de messages : 908 age : 31 maison : — Ravenclaw
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Thomas J. Caldwell
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| Sujet: Re: thomas j. caldwell - « origin of simmetry » Mer 10 Juin - 23:07 | |
| Je me souviendrais encore longtemps du jour où j’ai appris ce qui était arrivé à ma mère, et dans quelles circonstances elle nous avait quitté, mon père, mon frère et moi. Les premières années de ma vie, je n’avais jamais compris qui était cette Maman dont parlaient si souvent mon père et mon frère. Dès que mon frère prononçait son nom, mon père s’emportait et mettait fin à al conversation. Mais je sentais bien que Jack désirait parler d’elle à n’importe quel prix. Elle semblait lui manquer. Mais qui était-elle ? Que lui était il arrivé ? Je l’ignorais.
J’avais environ deux ans lorsque nous avons quitté les Etats-Unis pour nous installer en Angleterre après le décès de Grand-mère. Un retour aux terres comme disait mon père, c’était ici qu’il avait grandit, dans ce même manoir que nous habitions à présent. A cette époque mon frère était mon seul ami, mon seul compagnon de jeu, la seule personne avec qui je me sentais bien. Mon père était souvent absent à cause de son travail. Trop à mon goût. Je restais souvent seul avec mon frère et la femme qui nous gardait. J’étais toujours avec lui, je faisais tout avec lui, je l’admirais. Il était mon exemple, mon modèle. Je faisais tout ce qu’il faisait, répétais à ma manière ce qu’il disait. Je l’aimais tellement. Les choses ont bien changées depuis. Toujours est-il que lui, de son côté ne m’aimait déjà pas vraiment. Il serait faux de dire qu’il me détestait… disons simplement que ma présence le dérangeait. Je ne savais pas encore pourquoi, et cela m’attristais, de voir que celui que j’adulais ne m’aimais pas. Je n’allais pas tarder à découvrir la raison de ce rejet.
Un après-midi d’hiver, alors que nous étions assis face à face, à chaque bout d’une table, feuille et feutres en mains, je remarquais que comme bien souvent, il avait représenté trois personnes. Un homme, une femme et un petit garçon. Je compris rapidement qui étaient l’homme et l’enfant, mais j’ignorais encore qui était cette femme. Elle semblait si belle, souriante, elle tenait l’enfant par la main. Je posais mon feutre, abandonnais mon dessin qui de toute façon en représentais rien de bien précis et m’approchais de lui. J’attendis qu’il lève son feutres et saisis sa feuille. Je l’examinais et la lui montrais. Je désignais la femme et lui demandais qui elle était. Il me répondit simplement.Je m’empressais de lui demander qui était cette Maman dont tout le monde parlais et qui les rendait tous si triste. Je lui demandais aussi où elle était. Il me lança alors le regard le plus perçant qu’un enfant n’a jamais lancé à son frère. Je crois que s’il avait pu me faire disparaitre de son regard, il l’aurait fait. J’avais touché un point sensible. Sans le savoir. Comment aurais-je pu savoir de quoi il s’agissait ? « Maman, c’est celle que j’aimais le plus. Et maintenant elle est morte. A cause de toi. Je te déteste. »
Il jeta son feutre à terre et partit en courant. Quand il m’avait répondu, j’avais ressenti sa peine dans sa voix. Tremblotante. Hésitante. Mais tellement dure. Âgé seulement de trois ans, je n’avais aucune idée de ce qu’était morte. Ce devait être une chose affreuse pour qu’elle fasse pleurer Jack. Lui qui ne pleurait jamais. Il paraissait si fort. Jamais je n’aurais pensé que quelque chose puisse le faire pleurer. Je ne savais pas ce qu’était morte, mais je n‘aimais pas ça. Ca fait du mal et ça avait fait pleurer mon frère. Le soir même, au dîner, ni Jack ni moi ne parlâmes. Mon père tenta bien de nous poser des questions, mais il se heurtait sans cesses à notre silence. J’osais à peine le regarder. Le repas terminé, Jack remonta en silence dans sa chambre. Papa s’assit dans un fauteuil du salon, prit le journal sur la table basse et commença de le lire. Hésitant, je m’approchais de lui. Debout, à côté du fauteuil, je le regardais. Silencieux. Il releva la tête et se tourna vers moi. « Tu as quelque chose à me demander Tom ? »
Instinctivement je lui racontais ce qu’il s’était passé cet après-midi. Le dessin de Jack, ma question, sa réponse, sa réaction, mes questions sur Maman, sur morte. Je n’omettais pas le moindre détail. Il posa son journal, retira ses lunettes et se frotta les yeux. Il me fit asseoir sur ses genoux, et me regardant l’air grave, il soupira. Une larme glissa le long de sa joue gauche, il l’essuya d’un rapide geste rapide de sa main. Il appartenait à ce genre d’hommes qui n’aiment pas montrer leurs sentiments, et surtout pas leur faiblesse. « Tom, je… je pense qu’il est temps que tu saches. Ta maman, c’est la personne grâce à laquelle tu es là aujourd’hui, sans elle ni toi ni ton frère ne seraient là. Elle t’a donné le don le plus précieux que l’on puisse donnée : la vie. Malheureusement, en te faisant ce don, elle l’a perdu. Elle est morte. Si tu préfère elle s’est endormie, et elle ne se réveillera plus jamais. »
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